Introduction
Le cancer colorectal est la troisième cause de cancer autant chez l’homme que chez la femme. Environ une personne sur 25 sera touchée par ce cancer au cours de sa vie. Lorsqu’un cancer colorectal est diagnostiqué, une opération peut très souvent le guérir.
La chirurgie dans le cancer colorectal
L’opération pour le cancer colorectal dépend de la localisation de la tumeur. Le côlon est divisé en plusieurs sections : côlon ascendant (droit), côlon transverse, côlon descendant (gauche), côlon sigmoïde et rectum. Lors de l’intervention, le chirurgien doit retirer non seulement la portion du côlon ou du rectum où se trouve la tumeur, mais aussi les vaisseaux sanguins et les ganglions lymphatiques autour de la tumeur, afin de vérifier que le cancer ne s’est pas propagé.
La plupart des interventions pour le cancer du côlon ne nécessitent pas de colostomie (sac pour les selles placé à l’extérieur du ventre). Cependant, si la tumeur est proche de l’anus, notamment dans le cas du cancer du rectum, une colostomie peut être nécessaire. Cela permet de créer une ouverture temporaire ou permanente pour évacuer les selles. Parfois, une colostomie est également envisagée si le patient présente des problèmes de continence, car l’ablation du rectum peut rendre plus difficile la gestion des selles, avec des passages plus fréquents et moins contrôlables.
La technique chirurgicale
Au CHU de Québec, plus de 90 % des résections intestinales pour cancer colorectal sont réalisées par laparoscopie. Cette technique consiste à faire de petites incisions dans l’abdomen et à insuffler du CO2 dans la cavité abdominale pour permettre au chirurgien de visualiser et de manipuler les organes à l’aide d’instruments spécialisés. Grâce à cette méthode, le chirurgien peut retirer la partie du côlon ou du rectum touchée par la tumeur, puis reconnecter les parties restantes de l’intestin. Ces interventions sont effectuées sous anesthésie générale, ce qui signifie que vous ne ressentirez aucune douleur pendant l’opération.
Les interventions pour le cancer du côlon durent en moyenne deux heures, tandis que celles pour le cancer du rectum prennent environ trois heures.
Après l’opération, vous serez conduit en salle de réveil pour sortir de l’anesthésie. Une fois réveillé, vous serez transféré dans votre chambre à l’étage de chirurgie générale. À noter que vous ne serez généralement pas admis la veille de l’opération. L’hôpital vous contactera une à deux semaines avant votre chirurgie pour vous fournir la date, l’heure et les instructions à suivre pour le jour de l’intervention.
Quelles sont les complications potentielles ?
Bien que la majorité des patients subissant une résection intestinale pour cancer colorectal se rétablissent sans complications, il existe des risques associés à ce type de chirurgie.
Chaque opération constitue un stress pour votre corps. Ainsi, tous les patients ayant des antécédents médicaux feront l’objet d’une évaluation préopératoire afin d’optimiser leur état de santé et réduire les risques de complications postopératoires.
Lors d’une chirurgie abdominale, il y a un risque de saignement important. Bien que cela soit rare, il peut être nécessaire de procéder à une transfusion sanguine. Les saignements postopératoires sont également possibles et seront surveillés dans les jours suivant l’opération.
Des infections de plaies peuvent également survenir dans la semaine suivant la chirurgie. Cela reste peu fréquent dans les cas de chirurgie laparoscopique, et l’équipe médicale surveillera de près vos plaies pendant votre hospitalisation.
La complication la plus sérieuse après une résection intestinale est la fuite anastomotique, soit une guérison incomplète de la reconnexion de l’intestin. Cela peut provoquer une infection grave, nécessitant parfois une nouvelle intervention chirurgicale et la mise en place d’une stomie imprévue. Heureusement, ce type de complication se produit dans moins de 5 % des résections coliques et 10 % des résections rectales.
L’hospitalisation suite à la chirurgie
La durée moyenne d’hospitalisation varie : elle est de deux à trois jours pour une résection colique et de quatre à cinq jours pour une résection rectale. Toutefois, certains patients peuvent sortir plus tôt, tandis que d’autres peuvent avoir besoin de plus de temps.
Pour favoriser une convalescence rapide, tous les patients suivent un protocole conçu pour optimiser leur retour à domicile. Dès la soirée de l’opération, vous serez encouragé à vous asseoir au fauteuil. Les jours suivants, vous serez invité à marcher dans le corridor pour stimuler le retour du transit intestinal et éviter la fonte musculaire. Vous pourrez manger dès le soir de l’opération, si vous avez faim, sans vous forcer. Si vous ressentez des nausées ou des ballonnements, il est préférable de ne pas manger tant que ces symptômes ne disparaissent pas.
Il est courant que le transit intestinal mette quelques jours à redémarrer. Cela commence généralement par l’évacuation des gaz, suivie par le passage des selles.
Lorsque les patients se sentent soulagés, sont capables de se déplacer et ont retrouvé leur transit digestif, ils peuvent rentrer chez eux.
Retour à domicile après une chirurgie
Après votre sortie de l’hôpital, la convalescence se poursuit à la maison. Il est important de rester actif tout en respectant vos limites pour retrouver rapidement votre niveau de forme habituel. Vous pouvez marcher et monter les escaliers sans problème, mais il est recommandé de ne pas soulever de charges supérieures à 10 livres pour favoriser la guérison des incisions.
Il est normal de se sentir plus fatigué et d’avoir besoin de faire des siestes pendant la journée. Bien que l’opération soit terminée, votre corps utilise encore beaucoup d’énergie pour récupérer. Il faut généralement entre 6 et 12 semaines pour retrouver votre niveau d’énergie habituel.
Concernant l’alimentation postopératoire, vous recevrez des conseils personnalisés pendant votre hospitalisation. Il est courant de perdre entre 5 et 15 livres pendant l’hospitalisation et dans les jours qui suivent. Après cette perte initiale, votre poids devrait se stabiliser, et la plupart des patients reprennent petit à petit cette perte de poids.
Suivi postopératoire
Un suivi en clinique externe est généralement prévu 4 à 8 semaines après votre chirurgie pour vérifier l’évolution de votre récupération. Les résultats de l’analyse pathologique de votre tumeur seront également disponibles à ce moment.
Une fois de retour à la maison, il est important de consulter immédiatement à l’urgence si vous ressentez l’un des symptômes suivants : fièvre, douleur abdominale intense, ou difficulté à vous hydrater ou à vous alimenter.
Chaque année, plus de 6 000 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer colorectal. Votre don fait toute la différence !