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L’Épidémiologie du cancer colorectal

Le cancer colorectal est un cancer fréquent au Canada. Il représente la troisième cause de nouveaux cancers chez les hommes (prostate, poumons) et chez les femmes (sein, poumons). Il représente 12% de tous les cancers nouvellement diagnostiqués au Canada et touche autant les hommes que les femmes. On estime au Canada qu’environ 1 homme sur 14 et 1 femme sur 18 seront atteints au cours de leur vie d’un cancer colorectal. Lorsque diagnostiqué tôt, il peut être guéri dans la majorité des cas. Ce qui explique à quel point le dépistage est important.

Quels sont les symptômes?

Le cancer colorectal peut souvent être asymptomatique (qui ne donne pas de symptômes) raison pour laquelle un dépistage devrait être fait même en l’absence de symptômes. Dans certains cas, les patients atteints d’un cancer colorectal pourraient présenter un ou plusieurs des symptômes suivants:

  • Sang sur ou mélangé aux selles
  • Écoulement de sang par le rectum ou sur le papier de toilette
  • Modifications des habitudes de selles
  • Des selles plus minces qu’à l’habitude
  • Diarrhée, constipation ou sensation d’évacuation incomplète
  • Ballonnements intestinaux
  • Perte de poids sans raison apparente
  • Fatigue

Bien que plusieurs autres conditions médicales peuvent mener à l’apparition de ces symptômes, la présence d’un ou de plusieurs de ces symptômes devrait orienter le patient et son médecin vers une investigation pour éliminer la présence d’un cancer colorectal. En présence de symptômes, l’investigation devrait inclure une coloscopie longue.

Est-ce que le cancer colorectal peut être prévenu ?

Oui! La très grande majorité des cancers colorectaux dérivent de la croissance de polypes intestinaux. Ces polypes précancéreux représentent des excroissances en forme de champignon qui se développent sur la muqueuse du colon. L’excision de ces polypes la plupart du temps par coloscopie permet de prévenir le développement d’un cancer. On estime que 90% des cancers colorectaux peuvent être guéris s’ils sont découverts à un stade précoce.

Qui est à risque de développer un cancer colorectal?

Le risque de développer un cancer colorectal augmente avec l’âge. Tous les hommes et les femmes âgés de plus de 50 ans sont à risque de développer un cancer colorectal et devraient se faire offrir un dépistage. Certains patients avec un risque plus élevé devraient être dépistés avant 50 ans tels que ceux ayant une histoire personnelle ou familiale de maladie inflammatoire de l’intestin, de cancers colorectaux ou de polypes; de cancers de l’ovaire, de l’endomètre ou du sein.

Les facteurs associés à un risque augmenté de développer un cancer colorectal incluent:

 

  • Inactivité physique
  • Tabagisme
  • Consommation excessive d’alcool
  • Surpoids ou obésité
  • Alimentation riche en viandes rouges ou transformées
  • Antécédent familiaux
  • Maladie inflammatoire de l’intestin
  • Polype colique

Certaines altérations génétiques (mutation de l’ADN) peuvent mener à un risque augmenté de cancer colorectal.

Le cancer du côlon héréditaire sans polypose (HNPCC) aussi appelé syndrome de LYNCH est la forme la plus fréquente de cancer colorectal liée à l’hérédité. Cependant, il représente une faible proportion de tous les cancers colorectaux. La cause de ce syndrome est une altération des gènes responsables de la réparation de dommage à l’ADN. Il se manifeste par l’apparition de cancer colorectal à un jeune âge, dans la quarantaine. Il est aussi associé à l’apparition d’autres types de cancers (endomètre, estomac, sein, ovaire, pancréatique, prostate, voies urinaires, foie, rein, voies biliaires).

La polypose adénomateuse familiale (FAP) est une condition rare héréditaire caractérisée par l’apparition de centaines de polypes au niveau du colon. Une mutation du gène APC entraîne la formation de centaines de polypes au colon et au rectum et mène inévitablement à l’apparition d’un cancer colorectal habituellement avant 40 ans. Ce type de mutation représente uniquement 1% de tous les cas de cancers colorectaux. Il est également associé à d’autres types de cancers (duodénum, pancréas, thyroïde, cerveau) ou des tumeurs desmoïdes. Le traitement consiste en la résection colique et rectale avant le développement d’un polype en cancer. Lorsque que pris à temps et par un spécialiste en chirurgie colorectale une chirurgie de reconstruction (réservoir iléoanal) peut être effectuée.

Comment se fait-on dépister?

Il existe quelques options selon le niveau de risque. Les patients symptomatiques devraient subir une coloscopie longue. Les patients avec un risque augmenté tel que ceux avec des antécédents familiaux devraient également subir une coloscopie longue. Les patients qui ne présentent aucun symptôme et qui n’ont pas de facteur de risque augmenté devraient être dépistés par un test de sang occulte dans les selles (FIT test). Parfois, la coloscopie virtuelle (colonographie par tomodensitométrie) peut être utilisée bien qu’elle ne soit pas aussi utile qu’une coloscopie longue, car elle ne permet pas le traitement des polypes ou les biopsies.

Quelles sont les investigations lors d’un diagnostic de cancer?

Une fois qu’un diagnostic de cancer est effectué, l’étendue de la maladie doit être évaluée. Le stade de la maladie est basé sur la présence d’envahissement des organes adjacent, la présence de cancer dans les ganglions ainsi que sur la présence ou non de métastases (foie, poumons). Les tests suivants sont souvent utilisés selon les circonstances:

  • Tests sanguins: recherche d’anémie (Hémoglobine) antigène carcinogénique embryonnaire (CEA)
  • Coloscopie longue: pour biopsier la lésion et éliminer la présence d’autre polype ou cancer du colon
  • CT scan (TACO): pour évaluer la présence de lésion au foie et aux poumons, évaluer l’envahissement d’organes adjacents.

Dans certain cas particuliers

  • Résonance magnétique du rectum: utilisée pour les cancers du rectum
  • Résonance magnétique du foie: utilisée pour évaluer des lésions au foie
  • TEP scan: évaluer le métabolisme de certaines lésions

Quels sont les stades du cancer colorectal?

lLe stade du cancer colorectal est décrit en utilisant un système de classification international du cancer, le TNM. La classification décrit la profondeur d’envahissement du cancer avec le T (tumor), la présence d’une atteinte ganglionnaire avec le N (node) et finalement la présence ou non de métastases à distance M (metastasis).
Le TNM est aussi rapporté en terme de stade.

Stade I: T1-2N0, la tumeur envahit la paroi du colon sans la traverser
Stade II: T3-4, la tumeur envahit toute la paroi du colon et peut envahir d’autre organe
Stade III: T1-4 N1, le cancer s’est répandu dans les ganglions adjacents au colon
Stade IV: T1-4 N0-2 M1, le cancer s’est répandu à distance (foie, poumons)

Souvent, le stade final ne peut être déterminé avant la résection chirurgicale de la tumeur et l’analyse des ganglions prélevés par le pathologiste.

    Comment le cancer colorectal est-il traité?

    Le pilier du traitement du cancer colorectal est la résection chirurgicale. Le choix du traitement dépend de la localisation de la tumeur dans le colon ou le rectum et du stade de la maladie. De là l’importance d’être pris en charge par une équipe de chirurgiens spécialisés.

    Pour le cancer du côlon la chirurgie est habituellement la première étape de la prise en charge une fois le bilan d’extension complété. Selon l’analyse finale du spécimen de pathologie, une chimiothérapie adjuvante (après la chirurgie) pourra être considérée dans certains cas.

    Pour le cancer du rectum, la prise en charge est parfois plus complexe. Il peut nécessiter un traitement néoadjuvant (avant la chirurgie) de radiothérapie et de chimiothérapie afin de diminuer les risques de récidive locale, de faciliter une réanastomose (reconnexion de l’intestin) ou d’assurer une résection complète de la tumeur.

    Le chirurgien colorectal est la meilleure personne pour prendre en charge les patients atteints de cancer colorectal et pour les orienter dans les plans de traitement selon leur condition.

    Qu’est-ce qu’un chirurgien colorectal?

    Le chirurgien colorectal est un expert dans le traitement chirurgical et non chirurgical des maladies impliquant le colon, le rectum et l’anus. La chirurgie colorectale est une surspécialité de la chirurgie générale reconnue par le Collège des Médecins du Québec (CMQ) ainsi que par le Collège Royal des Médecins et Chirurgiens du Canada (CRMCC). Ces deux institutions sont respectivement responsables de l’émission des permis de pratique et de l’évaluation et de la diplomation de tous les médecins.

    Le chirurgien colorectal complète une formation spécialisée supplémentaire de 2 ans en addition à la formation de base de 5 ans en chirurgie générale. Il est le spécialiste du traitement du cancer du côlon et du rectum, du traitement chirurgical de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse ainsi que d’autres pathologies bénignes tel le prolapsus rectal. Plusieurs études ont démontré que les patients atteints de cancer colorectal traités par des chirurgiens surspécialisés ont de meilleurs résultats et une meilleure survie.

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